De la rééducation au marathon : le parcours du Dr Castro Reina

Un processus lent mais essentiel

Le 3 novembre dernier, le Dr Daniel Castro Reina, médecin-chef au sein du service anesthésie de l’Hôpital de Saint-Imier, franchissait la ligne d’arrivée du célèbre marathon de New York. Une prouesse réalisée deux ans après une grave blessure au genou, et qui a été rendu possible grâce à une rééducation rigoureuse menée par l’équipe de physiothérapie du Réseau de l’Arc. Retour sur une aventure humaine et sportive inspirante.

En 2022, lors d’un séjour à Chamonix, le Dr Castro Reina a subi une rupture des ligaments croisés antérieurs après une chute à ski. Une rotation externe brutale, causée par une fixation de ski qui ne s’est pas détachée, a provoqué cette grave blessure. Opéré en avril 2023, il a ensuite entamé une longue rééducation de plus de neuf mois auprès de l’équipe de physiothérapie de Saint-Imier, dirigée par Paulo Sousa. « Pour les personnes sportives, cela peut parfois durer plus longtemps, car il faut préparer le corps à être sollicité à nouveau de manière plus ou moins intense. Plus le corps se réhabitue à bouger et retrouve de sa mobilité et de sa force, plus les séances s’intensifient, jusqu’à pouvoir entrer dans la phase de réathlétisation.

Après le réapprentissage des gestes basiques, la rééducation a consisté spécifiquement dans la pratique du vélo et de renforcement musculaire, en séance de physiothérapie mais également à la maison de manière autonome.

Le patient, acteur clé de la rééducation

Grâce à un suivi et une discipline personnelle, le Dr Castro Reina a retrouvé toutes ses capacités physiques d’avant son accident après un an de rééducation. Paulo Sousa met un point d'honneur sur le rôle clé du patient dans son parcours vers la guérison. « Il est fondamental que le patient soit motivé et suive les consignes pour sa rééducation, guidé par le physiothérapeute. Sans un programme personnel très strict en dehors de ses séances de physiothérapie, Daniel n’aurait pas eu les résultats escomptés. Sans volonté et sans travail de la part du patient, même le meilleur physiothérapeute au monde ne parvient à rien. L’engagement du patient constitue 70% du succès de sa rééducation. Les autres 30% concernent la partie médicale. »

L'impact sur le mental

Outre les défis physiques, les blessures mettent également à l’épreuve la résilience mentale. Arrêter brutalement ses activités est souvent un choc, surtout les sportifs habitués à une vie active. Le thérapeute doit non seulement guider le patient physiquement, mais aussi maintenir sa motivation et établir une relation de confiance. Le Dr Castro Reina témoigne de l’importance de rester optimiste et patient face à une blessure : « On a parfois du mal à croire qu’on retrouvera sa forme d’avant, mais les progrès visibles sont très motivants. C’est la première fois que j’avais affaire à de la physiothérapie en tant que patient, et cela m’a fait me rendre compte de l'importance et cette discipline dans le processus de rééducation. Je tiens à remercier les physiothérapeutes et Paulo pour leur accompagnement ».

Un marathon comme symbole de résilience

Pour tourner la page de cette épreuve, le Dr Castro Reina s’est lancé un défi de taille : participer au marathon de New York. Accompagnant son épouse dans sa première course du genre, il a aussi voulu honorer l’équipe qui l’avait aidé dans son rétablissement : « Ce marathon symbolisait ma résilience et mon retour après une blessure. Je souhaitais aussi, en portant les couleurs du Réseau de l’Arc, remercier l’équipe qui m’a accompagnée dans ma préparation. »

Avec un entraînement intensif de 14 semaines, soutenu par un coach, il visait un temps de 3h30. Malgré le parcours exigeant de New York, marqué par des dénivelés importants, il a dépassé ses attentes avec un chrono de 3h23, sans douleurs au genou. 

« L’expérience fut magnifique. La météo était parfaite, l’atmosphère indescriptible. Il y avait environ 4 millions de spectateurs tout au long du parcours. C’était comme être dans la ligne d’arrivée mais pendant 42km ! J’ai pu maintenir une vitesse moyenne de 4 : 45 min/km. Je suis très content de mon résultat. », raconte le marathonien.

Ses prochains objectifs seront le marathon de Berlin en 2025, avec un parcours beaucoup plus plat, qu’il tentera de terminer en moins de 3h20, ainsi qu’une deuxième participation sur le parcours de l’emblématique Sierre-Zinal.

Prévention des blessures hivernales

Même si les chutes restent imprévisibles, quelques exercices et mesures peuvent être mis en place afin d’éviter de se blesser. Voici, en mot de fin, quelques conseils de prévention donnés par Paulo Sousa : 

• Échauffement : réveillez vos muscles avant de chausser les skis ou le snowboard.
• Activité régulière : maintenez une routine sportive toute l’année, combinant musculation, cardio et étirements.
• Variation des sports : sollicitez différents groupes musculaires pour une meilleure préparation.